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Faire de la photographie en Islande : le guide complet

Terre de glace et de feu, l’Islande s’impose comme une destination de choix pour les photographes du monde entier. Ses paysages d’une beauté brute, sculptés par les volcans et les glaciers, offrent une toile de fond spectaculaire en toute saison. Des aurores boréales dansant dans le ciel hivernal aux journées sans fin de l’été arctique, chaque instant est une invitation à la création. Réussir son reportage photographique sur cette île singulière exige cependant une préparation minutieuse, une connaissance du terrain et une adaptation constante aux éléments. Ce guide a pour vocation de fournir les clés essentielles pour immortaliser la magie islandaise.

Explorer les paysages iconiques de l’Islande

Explorer les paysages iconiques de l'islande

L’Islande regorge de sites naturels dont la renommée a dépassé les frontières. Chaque lieu possède une atmosphère unique et présente des défis photographiques spécifiques. Il est crucial de bien planifier ses visites pour tirer le meilleur parti de la lumière et des conditions locales.

La majesté du glacier Vatnajökull

Le Vatnajökull, plus grand glacier d’Europe, est un univers de glace aux dimensions impressionnantes. Photographier ses langues glaciaires et ses grottes de glace bleutées demande une excellente gestion de l’exposition. La forte réverbération de la lumière sur la glace peut facilement tromper la cellule de votre appareil. L’utilisation du bracketing d’exposition est une technique fortement recommandée pour s’assurer de capturer toute la plage dynamique de la scène. Les contrastes entre le bleu profond de la glace ancienne et le blanc immaculé de la neige fraîche offrent des compositions graphiques et puissantes.

La magie de Jökulsárlón et Diamond Beach

À quelques encablures du Vatnajökull se trouve le lagon glaciaire de Jökulsárlón, où des icebergs se détachent du front du glacier pour dériver lentement vers l’océan. Ces blocs de glace viennent ensuite s’échouer sur la plage de sable noir voisine, surnommée à juste titre Diamond Beach. Le contraste entre la glace translucide, parfois bleutée, et le sable volcanique noir est saisissant. Pour un rendu optimal, privilégiez les heures dorées du lever ou du coucher du soleil. La lumière rasante sublime les textures de la glace et colore le ciel de teintes chaudes, créant une atmosphère véritablement féerique.

Les contrastes de la plage de sable noir de Vík

La plage de Reynisfjara, près du village de Vík, est célèbre pour son sable noir, ses impressionnantes colonnes de basalte (Reynisdrangar) et ses falaises majestueuses. C’est un lieu d’une grande puissance visuelle, mais également dangereux en raison de ses vagues imprévisibles. Photographiquement, les possibilités sont infinies : des plans larges intégrant les formations rocheuses, des détails sur les galets noirs polis par l’océan ou des poses longues pour créer un effet laiteux sur les vagues. Arriver tôt le matin permet non seulement d’éviter la foule, mais aussi de profiter d’une lumière douce qui met en valeur les reliefs et les textures.

La cascade des dieux, Goðafoss

Goðafoss n’est pas la plus haute ni la plus puissante des cascades islandaises, mais sa forme en fer à cheval et son importance historique en font un site incontournable. Accessible et photogénique en toute saison, elle se prête particulièrement bien aux poses longues pour lisser le mouvement de l’eau. En hiver, le contraste entre l’eau tumultueuse et la neige et la glace qui l’entourent est particulièrement spectaculaire. N’hésitez pas à explorer les deux rives pour varier les angles de prise de vue.

Ces paysages grandioses se transforment radicalement une fois la nuit tombée, offrant un tout nouveau terrain de jeu pour les photographes équipés et préparés aux défis de l’obscurité.

Maîtriser les techniques de photographie de nuit

La photographie nocturne en Islande est une discipline à part entière, dominée par la quête des aurores boréales. Elle requiert une maîtrise technique et une bonne dose de patience pour capturer la voûte céleste dans toute sa splendeur.

Les bases de l’astrophotographie en Islande

Grâce à sa faible densité de population, l’Islande bénéficie de nombreux endroits exempts de pollution lumineuse, idéaux pour l’astrophotographie. Pour capturer la Voie lactée ou un ciel étoilé, un trépied stable est indispensable. Il faut travailler en mode manuel, avec une grande ouverture (f/2.8 ou plus), une vitesse d’obturation longue (entre 15 et 30 secondes) et une sensibilité ISO élevée (généralement entre 1600 et 6400). La mise au point doit être faite manuellement sur l’infini, en utilisant l’écran de l’appareil et le zoom numérique pour s’assurer de la netteté des étoiles.

Réglages pour capturer les aurores boréales

Les aurores boréales sont un phénomène dynamique. Les réglages doivent donc être adaptés en fonction de leur intensité et de leur vitesse de déplacement. Un réglage de base peut être un bon point de départ, mais la flexibilité est la clé.

Réglage Valeur recommandée Explication
Ouverture La plus grande possible (ex : f/1.8, f/2.8) Permet de capter un maximum de lumière et de réduire le temps de pose.
Vitesse d’obturation 5 à 20 secondes Une vitesse plus courte fige les détails d’une aurore rapide, une vitesse plus longue lisse le mouvement.
Sensibilité ISO 1600 à 6400 À ajuster selon l’intensité de l’aurore et la luminosité de la lune.
Mise au point Manuelle sur l’infini L’autofocus est inopérant dans l’obscurité. Faites le point sur une étoile lointaine ou la lune.

La composition en photographie nocturne

Une photo d’aurore boréale ou de ciel étoilé gagne en impact lorsqu’elle inclut un élément de premier plan. Une montagne iconique comme le Kirkjufell, une épave d’avion, un lac gelé ou même une simple silhouette humaine peut donner une échelle à la scène et la rendre plus captivante. Il est donc essentiel de repérer ses lieux de prise de vue pendant la journée pour anticiper les compositions nocturnes.

Affronter la nuit islandaise et ses merveilles célestes n’est possible qu’avec un équipement capable de résister à des conditions souvent difficiles et imprévisibles.

Adapter l’équipement aux conditions extrêmes

Le climat islandais est un facteur déterminant dans la réussite d’un voyage photo. Le vent, la pluie, la neige et le froid peuvent mettre à rude épreuve le photographe et son matériel. Une préparation adéquate est donc non négociable.

Protéger son matériel photo du froid et de l’humidité

L’humidité est l’ennemi numéro un de l’électronique. Une bonne housse de pluie est un investissement minime mais essentiel. Le froid a un impact majeur sur l’autonomie des batteries : il est impératif d’en emporter plusieurs et de les conserver au chaud, par exemple dans une poche intérieure de votre veste. Un autre phénomène à anticiper est la condensation qui se forme lorsque l’on rentre dans un lieu chauffé. Pour l’éviter, placez votre appareil dans votre sac photo fermé (ou un sac plastique étanche) et laissez-le revenir à température ambiante pendant une heure ou deux avant de l’en sortir.

L’équipement indispensable du photographe

Au-delà de la protection, le choix du matériel lui-même est crucial. Voici une liste non exhaustive de l’équipement à considérer :

  • Un appareil photo robuste, idéalement doté d’une protection contre les intempéries (tropicalisation).
  • Un jeu d’objectifs polyvalent : un grand-angle lumineux (ex : 14-24mm f/2.8) pour les paysages et les aurores, un zoom standard (ex : 24-70mm) pour sa polyvalence, et un téléobjectif (ex : 70-200mm ou plus) pour la faune et pour isoler des détails dans le paysage.
  • Un trépied stable et solide, capable de résister aux fortes rafales de vent islandaises. Un trépied léger sera inutilisable dans de nombreuses situations.
  • Des filtres photographiques, notamment un polarisant pour gérer les reflets sur l’eau et la glace, et des filtres à densité neutre (ND) pour les poses longues en journée.

Le choix du matériel est une chose, mais savoir où l’utiliser pour capturer les fameuses lumières du nord en est une autre.

Découvrir les meilleurs spots pour les aurores boréales

Découvrir les meilleurs spots pour les aurores boréales

Si les aurores boréales peuvent être observées depuis n’importe où en Islande (sous un ciel dégagé et loin des villes), certains lieux offrent des compositions particulièrement photogéniques qui sublimeront le spectacle.

Les critères d’un bon spot à aurores

Un spot idéal pour la photographie d’aurores boréales doit répondre à trois critères principaux : être éloigné de toute pollution lumineuse, offrir une vue dégagée vers le nord, et présenter un premier plan intéressant pour ancrer l’image. Il peut s’agir d’une montagne, d’une cascade, d’un lac ou de toute autre formation géologique remarquable.

Quelques lieux emblématiques

Certains endroits sont devenus des classiques de la photo d’aurores en Islande, et pour de bonnes raisons. Leur potentiel de composition est exceptionnel.

  • Jökulsárlón : les aurores se reflétant dans le lagon au milieu des icebergs créent une scène d’une beauté irréelle.
  • Kirkjufell : la montagne la plus photographiée d’Islande offre un premier plan parfait avec la cascade Kirkjufellsfoss. C’est une composition iconique.
  • Stokksnes : la silhouette déchiquetée de la montagne Vestrahorn se reflétant sur la plage de sable noir humide est une autre composition très recherchée.
  • L’épave du DC-3 à Sólheimasandur : la carcasse de l’avion sur l’immense étendue de sable noir offre un sujet surréaliste et dramatique sous un ciel d’aurores.

En plus de ses paysages et de son ciel nocturne, l’Islande abrite une faune unique qui mérite une attention particulière de la part des photographes.

Approcher la faune islandaise avec respect

Approcher la faune islandaise avec respect

Photographier la faune sauvage est une expérience enrichissante, mais elle doit toujours se faire dans le respect des animaux et de leur environnement. L’Islande abrite plusieurs espèces emblématiques qui peuvent être observées et photographiées en suivant quelques règles de base.

Le macareux moine, emblème des falaises

Visible de mai à début août, le macareux moine niche en colonies sur les falaises côtières, notamment à Látrabjarg dans les fjords de l’Ouest ou près de Vík. Ces oiseaux sont étonnamment peu farouches. Il est cependant crucial de ne pas s’approcher trop près du bord des falaises et de ne pas perturber leurs nids. Un téléobjectif de 200mm ou 300mm est généralement suffisant pour obtenir de superbes portraits sans les déranger.

Le renard polaire, discret habitant des fjords

Le renard polaire est le seul mammifère terrestre natif d’Islande. Il est extrêmement discret et difficile à observer. La réserve naturelle de Hornstrandir est le meilleur endroit pour tenter de l’apercevoir. La patience, le silence et un puissant téléobjectif (400mm ou plus) sont indispensables. Il est primordial de ne jamais nourrir les renards et de garder une distance respectable.

Les chevaux islandais, une race unique

Descendants directs des chevaux des Vikings, les chevaux islandais sont robustes et photogéniques. On les trouve dans des pâturages partout dans le pays. Ils sont souvent curieux et s’approchent volontiers des clôtures. Intégrer ces chevaux dans un paysage grandiose est une excellente façon de raconter l’Islande en image. Il est cependant interdit de pénétrer dans les enclos sans l’autorisation du propriétaire.

Avec toutes ces connaissances sur les lieux, les techniques et le matériel, il ne reste plus qu’à assembler les pièces du puzzle pour construire un voyage photo inoubliable.

Conseils pour un reportage photo réussi en Islande

Un voyage photo réussi en Islande repose sur une bonne planification, une grande flexibilité et une conscience permanente de la sécurité et de l’environnement.

Planifier son itinéraire avec flexibilité

La météo islandaise est le maître du jeu. Il est essentiel de concevoir un itinéraire qui laisse de la place à l’imprévu. Avoir un plan B, voire un plan C, est souvent nécessaire. Plutôt que de vouloir faire le tour de l’île à toute vitesse, il est plus judicieux de se concentrer sur une ou deux régions pour les explorer en profondeur. Utilisez les journées de mauvais temps pour vous reposer, trier vos photos ou vous déplacer vers votre prochaine destination.

La sécurité avant tout

L’Islande est un pays sûr, mais sa nature peut être impitoyable. Le respect de quelques règles de sécurité de base est fondamental.

  • Consultez quotidiennement les sites officiels pour l’état des routes (road.is) et les prévisions météorologiques (vedur.is).
  • Méfiez-vous des vagues sournoises (« sneaker waves ») sur les plages de la côte sud. Ne tournez jamais le dos à l’océan.
  • Respectez scrupuleusement les sentiers balisés et les zones d’interdiction. Ils sont là pour votre sécurité et pour protéger une nature extrêmement fragile.
  • En hiver, ne vous aventurez pas sur des routes fermées (F-roads) et louez un véhicule adapté (4×4).

Raconter une histoire avec ses images

Au-delà de la recherche de l’image iconique, pensez à construire un récit visuel. Variez les types de plans : des paysages grandioses, des détails de textures (lave, glace), des portraits d’animaux, des scènes de vie. Essayez de capturer l’atmosphère, le sentiment d’isolement, la puissance des éléments. C’est la cohérence et la diversité de votre série d’images qui donneront toute sa force à votre reportage photographique.

L’Islande est une terre d’une richesse photographique quasi infinie. Une préparation rigoureuse en amont, tant sur le plan du matériel que de l’itinéraire, est la condition sine qua non pour en saisir toute la beauté. En maîtrisant les techniques adaptées à ses paysages et à ses lumières uniques, et en abordant sa nature sauvage avec le plus grand respect, chaque photographe pourra revenir avec des images fortes et une expérience inoubliable. La clé réside dans la patience, la flexibilité face aux caprices de la météo et une curiosité sans cesse renouvelée.

Emma About Author

Je m'appelle Emma, une amoureuse du voyage, avide de découvertes et de nouvelles rencontres. C'est cette passion qui m'a poussée à rejoindre l'équipe de Voyage Unique, où je peux partager mon enthousiasme pour l'exploration et le dépaysement. Mordue d'aventure depuis toujours, j'ai eu la chance de parcourir les quatre coins du globe, des montagnes enneigées de l'Himalaya aux plages paradisiaques de Thaïlande. Chaque lieu visité est une source d'inspiration que je me fais un plaisir de partager au sein de ce blog. Mon implication dans Voyage Unique est plus qu'un simple hobby : c'est une véritable vocation qui me permet d'allier mon amour pour l'écriture à ma fascination pour le monde qui nous entoure.