Imagine une île fine comme un sourire, longue de quelques kilomètres à peine, posée à l’horizontale au bout de la Guadeloupe. Elle s’appelle La Désirade, et malgré son nom évocateur, elle reste dans l’ombre de ses grandes sœurs plus célèbres. Tant mieux. Car ici, le temps ralentit. Les klaxons sont remplacés par le chant des oiseaux. Et la nature, elle, n’a rien perdu de sa superbe. Prêt(e) à tout oublier pour quelques jours ? Allez, suis-moi. On y va.
Un bout de terre qui résiste au bruit du monde
Un plateau, des falaises et une mer sans fin
La Désirade, c’est une île fine et calcaire, posée comme une barque entre ciel et mer. Elle mesure à peine 11 km de long et 2 km de large. Son sommet, modeste mais fier, s’élève à 275 mètres. Assez pour voir l’Atlantique dans toute sa splendeur. En 2011, on y a créé une réserve naturelle de 62 hectares. Pourquoi ? Parce que ses reptiles, ses oiseaux, sa flore endémique… sont des trésors qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Un climat qui bronze l’âme
Ici, pas de rivières qui serpentent. Pas de forêts humides. Juste un climat sec et ensoleillé, balayé par les alizés. Tu sens déjà le vent chaud dans tes cheveux ? C’est normal. L’île est aride, mais vivante. C’est ce contraste qui lui donne ce charme brut, presque lunaire par endroits. On y marche comme sur une planète oubliée.
Des lieux qui racontent : explorer l’âme de l’île
Avant d’enfiler ses chaussures de rando ou son masque de plongée, on commence par écouter l’île. Elle a ses secrets. Et ses vieilles pierres savent parler.
Les ruines de l’ancienne cotonnerie
Sur la pointe Est, entre le vent et les vagues, des murs effondrés racontent une courte histoire. Celle d’une cotonnerie active de 1918 à 1922. Un clin d’œil industriel dans un décor sauvage. Les ruines, aujourd’hui envahies de lianes, offrent une vue époustouflante sur le lagon. Silence garanti.
Le phare de la pointe doublé et la station météo
Pas de gardien ici, mais une lumière blanche sur fond de bleu profond. Le phare de la Pointe Doublé est un repère discret pour les marins… et les rêveurs. Juste à côté, l’ancienne station météo – classée monument historique – t’ouvre la voie vers un autre monde : celui de la randonnée Montana.
Randonner entre ciel et roches : un paysage sculpté par le vent
Marcher sur la Désirade, c’est un peu comme marcher dans une carte postale qui bouge. Le sol craque sous les pas, les lézards filent sous les buissons, et l’horizon t’appelle à chaque détour.
Le sentier Montana : un souffle d’aventure
On commence au niveau de la station météo. Très vite, la végétation se fait rare. Le soleil tape. Le vent siffle. Et toi ? Tu avances entre les roches blanches et les cactus. Le décor ? Sauvage, pur, minéral. Les plus chanceux aperçoivent des iguanes, maîtres des lieux.
Le sentier du grand nord : côté ombre
Tu préfères un peu d’ombre ? Le sentier du Grand Nord serpente entre les arbustes bas, jusqu’à des falaises abruptes. En contrebas, les vagues s’écrasent dans un vacarme doux. En haut ? Une vue hypnotique sur la côte. On respire, on savoure, on reste.
Les pieds dans l’eau turquoise : plages et plongée
Une fois la sueur séchée, place au sel. Et à la magie des plages.
Plage du Souffleur : le bijou doré
Du sable doré, des eaux translucides et une brise légère… Bienvenue sur la plage du Souffleur. On y vient le matin, quand les pêcheurs reviennent. On y reste toute la journée, à regarder les nuages jouer à cache-cache avec le soleil.
Plage à Fan Fan et Petite Rivière : le luxe du calme
Moins connues, mais tout aussi belles, ces deux plages sont des havres de paix. Ici, pas de musique forte. Juste les coquillages, les petits crabes et toi. Et peut-être un roman. Ou rien du tout. Parce que parfois, c’est encore mieux.
Plongée à la Pointe des Colibris
Et sous l’eau ? C’est encore un autre monde. Avec des palmes et un masque, on découvre des jardins de coraux, des bancs de poissons et même des tortues. La plongée ici se réserve sur le site Manawa, et vaut chaque seconde passée à flotter.
A la recherche de trésors faits main
Pas question de repartir sans un petit bout de Désirade dans sa valise. Et ça tombe bien : l’île a de l’or dans les doigts.
Savons, bijoux et miel local
Les artisans d’ici travaillent avec ce qu’ils ont : des pierres locales, du miel des ruches de montagne, des huiles parfumées. Résultat ? Des savons qui sentent bon la mer. Des bijoux bruts et élégants. Et du miel si parfumé qu’on dirait qu’il chante.
Où trouver ces merveilles ?
Deux adresses à ne pas manquer :
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Indigo, pour ses créations douces et colorées
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Desijaspe, où les pierres racontent une histoire
Chaque objet est fait à la main, avec patience. Et ça, ça n’a pas de prix.
Comment venir ? où dormir ? on te dit tout
Pas de stress à l’aéroport ou d’autoroutes encombrées. Pour venir à La Désirade, il suffit d’avoir un peu de temps. Et l’envie de ralentir.
Traversée en bateau : un vent de liberté
Depuis Saint-François, deux ferries quotidiens de la compagnie Comadile te déposent sur l’île. Compte 45 minutes à 1h, selon la mer. Parfois ça tangue un peu, mais la vue sur l’océan vaut bien quelques vagues.
Dormir sous les étoiles (ou presque)
Envie de confort ? L’hôtel Oasis propose des chambres douillettes et abordables. Plutôt ambiance locale ? Les gîtes et pensions familiales t’accueillent comme un ami. Tu dors, tu manges, tu discutes. Et tu te sens chez toi.
Bien manger face au lagon
Quelques adresses à noter :
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Lagranlag : poisson frais, vue bleue, ambiance détendue
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Pilipili : snack créole, grillades, accueil comme à la maison
Ici, pas de chichi. Juste des assiettes généreuses et du rhum pour finir.
Conseils pratiques pour profiter à fond
Un petit guide complice pour ne rien oublier avant de partir.
Ce qu’il faut emporter
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Un chapeau (pas juste pour le style)
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De la crème solaire (indice 50 minimum)
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Des chaussures de marche (ça glisse !)
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Une gourde (l’eau est précieuse ici)
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Une lampe frontale (le soir, certaines zones sont très peu éclairées)
Louer un véhicule ? oui, mais…
Les routes ne sont pas toujours simples. Si tu veux explorer, pense à louer un 4×4. Sinon, à pied ou à vélo, on prend son temps, et c’est très bien aussi.
Combien de temps rester ?
4 jours, c’est parfait pour explorer sans courir. Mais une semaine entière, c’est la promesse de vrais moments de déconnexion. Tu prends le rythme de l’île. Et tu ne veux plus repartir.