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Préparer son voyage

Les dangers sur le chemin de Compostelle : conseils et avertissements

Quand on pense au chemin de Compostelle, on imagine des sentiers bordés de fleurs, des villages paisibles, et des pèlerins marchant sereinement vers la cathédrale de Santiago. La vérité est plus contrastée. Derrière cette image de carte postale se cache une aventure exigeante, parfois rude, qui met le corps et l’esprit à l’épreuve.

Je me souviens de mon premier départ. J’étais gonflé d’enthousiasme, persuadé que mes baskets suffiraient, que ma motivation ferait le reste. Deux jours plus tard, mes pieds brûlaient, mon sac me sciait les épaules, et je comprenais une chose essentielle : sur le chemin, chaque erreur se paie cash.

Alors oui, les dangers sont réels. Mais avec un minimum de préparation et de vigilance, ils deviennent gérables. Voici ce que tout marcheur devrait savoir avant de se lancer.

Les blessures : premières embûches du pèlerin

Les pieds, point faible numéro un

Le pèlerin n’avance pas avec ses jambes mais avec ses pieds. Et croyez-moi, ils n’aiment pas qu’on les néglige. Les ampoules sont les ennemies jurées des marcheurs. Une petite cloque mal protégée peut se transformer en supplice et contraindre à l’abandon.

Je me souviens d’un compagnon rencontré en Navarre. Il avait acheté ses chaussures la veille du départ. Mauvaise idée. Après trois jours, ses pieds étaient en sang. Il a pris un bus pour rentrer chez lui, la tête basse.

👉 Trois règles d’or :

  • Des chaussures rodées : portées sur plusieurs dizaines de kilomètres avant le départ.

  • Des chaussettes techniques : respirantes et anti-frottements.

  • Un kit anti-ampoules : pansements, désinfectant et bandages toujours à portée de main.

Le poids du sac, ennemi invisible

Un sac trop chargé transforme chaque pas en calvaire. Beaucoup de novices remplissent leur sac de « au cas où » et le regrettent dès la première montée. La règle est simple : pas plus de 10 % de votre poids corporel.

Un jour, sur la montée vers Roncevaux, j’ai vu un marcheur abandonner une paire de chaussures neuves au bord du chemin. Elles pesaient trop lourd. Tout pèlerin apprend vite que sur Compostelle, on avance en laissant du superflu derrière soi.

Savoir écouter son corps

L’enthousiasme pousse parfois à marcher trop vite, trop longtemps. Le résultat ? Tendinites, entorses, genoux en feu. Le chemin n’est pas une course. Il faut accepter de ralentir, de s’arrêter, parfois même de prendre un jour de repos. Sur Compostelle, l’orgueil est souvent le pire des guides.

La météo : un adversaire imprévisible

Le soleil écrasant de la Meseta

Traverser la Meseta en plein été, c’est comme marcher dans un four. Des heures de ligne droite sous un soleil implacable, sans un arbre pour offrir de l’ombre. J’ai vu des pèlerins victimes d’insolation, incapables de continuer.

👉 Mes conseils :

  • Partir à l’aube, marcher jusqu’à midi, puis faire une longue pause.

  • Boire régulièrement, avant même d’avoir soif.

  • Porter un chapeau, des vêtements clairs et respirants.

Le froid et la pluie galicienne

À l’inverse, la Galice réserve souvent de longues journées de pluie. Les vêtements trempés, le moral en berne, et parfois l’hypothermie qui guette.

👉 Pour y faire face, adoptez la règle des trois couches :

  1. Une couche respirante contre la peau.

  2. Une couche isolante (polaire).

  3. Une couche imperméable et coupe-vent.

Et n’oubliez pas un sur-sac imperméable pour garder vos affaires sèches. Rien n’est plus décourageant que de retrouver un sac de couchage détrempé après une journée de marche.

La solitude : entre quête intérieure et isolement pesant

Quand le silence devient trop lourd

Beaucoup partent sur Compostelle pour se retrouver, réfléchir, chercher des réponses. Mais la solitude peut parfois se transformer en fardeau. Marcher des heures sans croiser personne, c’est aussi faire face à ses peurs.

Je me souviens d’une pèlerine, perdue dans la brume des montagnes navarraises. Une entorse l’avait clouée sur place, et il n’y avait personne autour. Elle m’a confié après coup qu’elle avait eu l’impression de disparaître du monde.

👉 Si vous marchez seul :

  • Informez chaque jour un proche de votre itinéraire.

  • Gardez votre téléphone chargé, avec une batterie externe.

  • Enregistrez le numéro d’urgence européen (112).

  • Un simple sifflet peut sauver la mise si vous avez besoin d’aide.

La communauté des pèlerins : un antidote puissant

Heureusement, le chemin n’est jamais totalement solitaire. Dans les gîtes, autour d’un repas partagé, en marchant côte à côte, on tisse des liens forts. Un simple « Buen Camino ! » suffit à rappeler que nous faisons tous partie de la même aventure.

Ne sous-estimez pas la chaleur humaine. Elle est parfois le meilleur remède contre la fatigue et la peur.

L’eau et la nourriture : carburants vitaux du marcheur

L’eau, priorité absolue

La déshydratation est un danger insidieux. Elle arrive sans prévenir, surtout quand on marche sous le soleil. Les premiers signes ? Maux de tête, urine foncée, vertiges.

👉 Buvez régulièrement, même sans soif. Prévoyez au minimum 1,5 à 2 litres par jour, davantage l’été. Anticipez les étapes longues sans fontaine ni village.

Manger pour tenir la distance

Sur Compostelle, le corps brûle des calories comme jamais. Les repas doivent être simples, nourrissants, adaptés à l’effort :

  • Des glucides lents pour l’énergie (pain, pâtes, riz).

  • Des protéines pour réparer les muscles (poissons, viandes maigres, légumineuses).

  • Des fruits secs ou barres de céréales en encas.

Évitez les repas trop lourds avant de marcher, les sodas et l’alcool en excès. Un pèlerin ivre sous la chaleur de midi, c’est une bombe à retardement.

Les petits tracas qui gâchent la route

Les punaises de lit : cauchemar des gîtes

Presque tous les pèlerins en entendent parler, certains en croisent vraiment. Ces insectes envahissent parfois les dortoirs. Leurs piqûres démangent à en devenir fou.

👉 Astuces :

  • Dormir dans un sac en soie (« sac à viande »).

  • Ne pas poser son sac sur le lit.

  • Vérifier le matelas à l’arrivée.

  • Laver ses affaires à haute température en cas de suspicion.

Moustiques et tiques

Les moustiques, surtout en été, sont agaçants mais gérables avec un bon répulsif. Les tiques, elles, sont plus sournoises : elles peuvent transmettre la maladie de Lyme.

👉 Chaque soir, après la douche, inspectez votre corps, surtout les plis de la peau. Retirez toute tique immédiatement avec un tire-tique.

La check-list du pèlerin averti

Avant de partir, posez-vous ces questions simples :

  • Suis-je préparé physiquement ? (quelques mois de marche d’entraînement).

  • Mes chaussures sont-elles rodées ?

  • Mon sac est-il léger ? (10 % de mon poids, pas plus).

  • Ai-je un kit de secours complet ?

  • Ai-je prévu de m’hydrater régulièrement ?

  • Suis-je prêt à écouter mon corps et ralentir si besoin ?

Et n’oubliez pas le budget : entre 25 et 50 € par jour suffisent en général pour dormir, manger et avancer sans stress. Gardez toujours une petite réserve pour les imprévus (pharmacie, matériel, transport d’urgence).

Le chemin, une épreuve mais surtout une révélation

Oui, Compostelle peut être dur. Oui, il y a des dangers. Mais ce ne sont pas des barrières infranchissables. Ce sont des rappels à l’humilité, des invitations à se préparer et à respecter ses propres limites.

Chaque ampoule soignée, chaque montée sous la pluie, chaque nuit courte dans un dortoir bondé… tout cela fait partie du voyage. Et à l’arrivée, devant la cathédrale, on réalise que ces épreuves ne nous ont pas freinés. Elles nous ont transformés.

Emma About Author

Je m'appelle Emma, une amoureuse du voyage, avide de découvertes et de nouvelles rencontres. C'est cette passion qui m'a poussée à rejoindre l'équipe de Voyage Unique, où je peux partager mon enthousiasme pour l'exploration et le dépaysement. Mordue d'aventure depuis toujours, j'ai eu la chance de parcourir les quatre coins du globe, des montagnes enneigées de l'Himalaya aux plages paradisiaques de Thaïlande. Chaque lieu visité est une source d'inspiration que je me fais un plaisir de partager au sein de ce blog. Mon implication dans Voyage Unique est plus qu'un simple hobby : c'est une véritable vocation qui me permet d'allier mon amour pour l'écriture à ma fascination pour le monde qui nous entoure.